(Pierhryck en 2005, ©
Metalnews.de)
Vendredi 8 avril 2005, Pierhryck, le chanteur, guitariste et créateur de PHAZM, l'une des valeurs montantes les plus en vue de la scène metal extrême française, a eu la gentillesse de bien vouloir m'accorder une petite interview en exclusivité pour mon Palais :
Laurent : Salut Pierhryck, et bienvenue ici ! Ce n'est plus vraiment
un secret, tu es également connu comme chanteur dans une autre formation
française très renommée (SCARVE). Comment t'es venue
l'idée de monter PHAZM ? Que t'apporte ce groupe de plus ou de différent
par rapport à ce que tu fais par ailleurs ?
Pierhryck : Je suis à la base guitariste, et je joue dans SCARVE
depuis ma sortie de la M.A.I en 2000. Dans SCARVE, je ne fais que chanter,
et j’ai toujours voulu monter un groupe dans lequel je m’exprimerais
à travers mon instrument de prédilection. J’ai attendu
le bon moment, puisque avec SCARVE mon emploi du temps a été
très chargé. Nous avons tourné énormément
en Europe. PHAZM est le groupe dans lequel j’ai toujours voulu jouer.
C'est ma vision du metal extrême que je partage avec les autres membres
du groupe, Pathryck étant un des principaux compositeurs dans le groupe.
L : Votre musique est sacrément originale. Mélanger le rock
et le metal extrême n'est pas très courant. Il y avait certes
le death 'n roll à la ENTOMBED style Wolverine blues, mais chez
PHAZM, on a une moiteur et une ambiance inédites rappelant le côté
froid et crasseux du black des origines. À titre personnel, quelles
sont tes influences principales ? Es-tu plutôt black ? rock ? les deux
?
P : Je suis les deux à la fois, et pour moi, ce n’est
pas si antinomique. Le black metal vient du rock graisseux, obscur et malsain.
Ecoute VENOM, les premiers BATHORY, MERCYFUL FATE et tu comprendras ce que
je veux dire. J’aime les groupes comme DARKTHRONE, BLACK LABEL SOCIETY,
MORBID ANGEL… Des groupes organiques, vivants, qui ont tous en commun
un groove macabre.
L : Je ne pense pas te surprendre si je te dis que vous avez un batteur
vraiment phénoménal (Dirk Verbeuren, batteur de SCARVE, mais
aussi notamment de SOILWORK) et que son jeu apporte un plus indéniable
à votre musique. Comment comptez-vous concilier sa place dans PHAZM
et son emploi du temps pour le moins chargé ?
P : En s’organisant en fonction de tout le monde. De faire pour
le mieux. Nous avons déjà joué avec Cedrik de SOLEKAHN,
un très bon batteur. Dirk reste le batteur de PHAZM, mais nous n’allons
pas l’attendre continuellement pour faire des concerts. Nous continuons
à faire exister le groupe avec Cedrik. Il est très bon et correspond
parfaitement à l'esprit du groupe.
L : Le son de l'album colle parfaitement à l'esprit des compos
: brut, épais, bien gras quand il le faut et aussi plein de feeling
rock 'n roll (les solos de guitare sur What a wonderful death !). Ca
ne devait pas être facile de bénéficier d'une aussi bonne
production tout en enregistrant le disque live ! Quel est votre secret ?
P : Il n'y a pas de secret. Tout est dans l'alchimie de l'instant et
dans l'instinct. Le Hansen Studio est aussi excellent pour son son de guitare,
ça aide pas mal aussi. On était dans une ambiance magique, l'enregistrement
de cet album est l'un des moments les plus forts de ma vie. Ce fut une expérience
personnelle.
L : D'où viennent le titre (Hate at first seed) et le concept
(la rébellion des arbres contre les hommes) de ce premier album ?
P : Le titre est un jeu de mots (et aussi le titre d’un des albums
de SCORPIONS ) « Love at first Sight ». Nous l’avons
« phazmisé » et cela colle bien au concept de l’album.
La rébellion des arbres est une métaphore qui exprime mon dégoût
du monde moderne et de tout ce qui va avec. Les textes ne parlent pas que
d’arbres tuant les vivants, ils traitent de cette société
grotesque qui oublie son passé. Le monde moderne est blasé et
il ne rêve plus. Ces idéaux ne reposent que sur des plaisirs
futiles et matériels. On ne regarde plus la lune comme une entité
mais comme un caillou flottant autour d’une planète. Planète
qu’on transforme en grosse poubelle à cadavres. Le monde était
bien plus beau dans les temps anciens, où la forêt était
omniprésente.
L : Même si ça ne doit pas être évident, si
tu ne devais choisir qu'un seul morceau de l'album, ça serait ?
P : Resinous Balm, pour son texte, son feeling et son messsage.
L : Comment vous est venue l'idée de faire une reprise de MOTORHEAD
(Dogs) à la fin du disque ?
P : Il nous restait du temps libre sur les jours de studio réservés,
on a pensé à faire une reprise du meilleur groupe du monde.
Tout simplement, et comme le seul album qui trainait dans le studio était
Rock 'n roll, nous avons choisi Dogs, qui n’est pas très
connue.
L : Le clip de Loneliness est génial ! Gore à souhait,
un peu à la Evil dead. En aura-t-on droit à d'autres
dans le futur ?
P : Merci !!! Oui, je pense que oui !
L : Vous avez fait récemment une tournée dans l'est de l'Europe
avec IMPALED NAZARENE et YYRKOON. Pas de projet de ce type en France ?
P : PHAZM marche très bien à l'étranger, et plus
encore aux U.S.A, ce qui est étonnant. En France, c’est différent,
on écoute du hardcore et on ne veut que programmer des tournées
« à la mode ». Nous ne sommes pas à la mode. Nous
jouons de temps en temps mais pas de tournée française à
l’appui.
L : Pour finir, j'ai lu plusieurs interviews dans lesquelles tu insistais
sur le fait que PHAZM était un vrai groupe et pas un simple side-project.
Dans ces conditions, à quand le prochain album ? As-tu déjà
une idée de son orientation ? Des thèmes abordés ? Y
aura-t-il un nouveau concept derrière ?
P : Le prochain album est en cours de composition, il sera différent
dans le sens ou le côté 'n roll est bien plus présent,
les nouveaux morceaux sont excellents. Le thème sera le voodoo, la
Louisiane, le bayou et le sexe.
L : Merci pour ce moment que tu as bien voulu m'accorder ! Vive le metal
français, et longue vie à PHAZM !
P : Merci à toi, et bonne continuation avec ton site. Merci
pour le soutien !