(Studio, 1995)
Attention chef d'œuvre absolu et album de légende qui surpasse
même (si cela est possible) son déjà plus qu'excellent prédéceseur
! Ici, nul clavier, mais seulement une voix, deux guitares, une basse et une
batterie mises en valeur par une très bonne production. Chaque instrument
est par ailleurs tenu par un musicien incroyablement doué et inspiré
(les mêmes que sur l'album précédent si ce n'est que Johan
Norman a remplacé John Zweltsloot à la guitare). Si la batterie
fait assez black, elle dispose en revanche d'un côté maîtrisé
et technique indéniable. La basse est bien en place, et les guitares...
rhâââ, je ne peux les décrire ! Magnifiques ! Encore
meilleures que sur le disque précédent. Jamais on n'avait entendu
de si belles harmonies et une telle complémentarité depuis Iron
Maiden (et je pèse mes mots). Les parties acoustiques sont parfaitement
réussies et s'intégrent à merveille aux morceaux (dans
l'album précédent, elles représentaient des petits titres
indépendants) et alternent avec des passages rapides et plein de blasts
par moments, mais aussi parfois davantage mid-tempo. La voix est également
splendide et unique : entre le côté écorché du black
et le côté plus guttural du death, mais en restant toujours parfaitement
claire et compréhensible. Ce qui permet de mieux goûter à
des paroles recherchées, noires et poétiques, bien loin des clichés
du genre (The dress is white with crystals of ice / and frozen roses so red
/ Roses of blood from an innocent soul / On the plain lies an angel dead...).
L'ambiance construite par le groupe est glaciale et ténébreuse,
tout comme la toujours magnifique pochette (encore une fois de Necrolord). La
musique de Dissection, est incroyablement sombre et mélodique,
complexe (tout en changements de rythmes) et accrocheuse (comme en témoigne
par exemple le magnifique titre Where dead angels lie). Et si l'on sent
clairement l'influence de la Vierge de Fer, on est bien loin du plagiat. Dissection
est vraiment un grand, voire le plus grand de la scène extrême
du Metal ! Et une bête de scène qui plus est !
Une nouvelle édition digipack de cet album est sortie en 2000 agrémentée
de l'EP Where dead angels lie. À ne pas rater !